Brèves du désordre 41

Brûle, tribunal, brûle – La salle d’audience de la Justice de Paix d’Uccle a été incendiée. Selon les keufs, un suspect serait passé aux aveux. Un juge l’avait condamné pour défaut de paiement d’une facture de l’hôpital. Nous saluons ceux qui ne se laissent pas faire par les juges et les lois, et tentent de rendre les coups.

Vague d’incendies de voitures – Depuis des années, les incendies de voitures fonctionnent comme des torches dans la nuit : des torches criant la révolte contre une vie dégradée en travail, prison, obéissance et ennui. Si des véhicules touchés sont choisis à l’aveugle, il faut cependant noter que la vague incendiaire en septembre a notamment frappé les quartiers riches d’Uccle, brûlant des dizaines de voitures de luxe. D’ailleurs, la contamination n’est jamais très loin : à Liège, Charleroi, Jupille et Verviers aussi, des dizaines de voitures et de véhicules d’entreprises ont été la cible d’incendiaires noctambules. A Seraing, quatre voitures ont flambé devant l’entrée du commissariat.

Presque – Un soir, un incendie a ravagé un entrepôt de la commune d’Anderlecht juste à côté du supermarché Cora. L’intervention des pompiers a épargné ce supermarché. A deux doigts de flamber, ce temple de la consommation et du capitalisme comme toutes les propriétés des autorités resteront cependant toujours des cibles pour les enragés.

Manifs, occupations et affrontements – Quelques centaines d'Afghans et d'autres personnes qui luttent contre les centres fermés et les expulsions descendent depuis plusieurs semaines dans la rue pour réclamer des permis de séjour. A deux reprises, leurs manifestations ont été attaquées par la police, laissant de nombreux manifestants blessés. Certains ont même des morsures de chien. Quand, à plusieurs reprises, ils ont occupé des bâtiments vides pour s'organiser, ils ont été brutalement expulsés par la police. Le lendemain d'une de ces manifestations sur le carrefour d'Arts-Loi, attaquée par la police et laissant des flaques de sang sur le pavé, des milliers de flics ont manifesté contre la violence contre les agents. La police matraque, torture, tue et humilie pour protéger les intérêts des riches et des puissants, et par sa manif passant sur les flaques de sang de manifestants, elle a exigé la carte blanche pour continuer son terrorisme. Flics, porcs, assassins, on saura vous rendre les coups.

Flics dégage – A Houthalen (Limbourg), des affrontements ont eu lieu entre des habitants d'une cité et des unités de policiers anti-émeute. Plusieurs véhicules des flics ont été endommagés, un combi s'est écrasé contre un mur, un flic se trouve toujours dans le coma. Au final, les flics ont dû se retirer du quartier. A Molenbeek, des policiers, à la poursuite d'une personne, ont pénétré dans un domicile familial. Ils ont sorti les matraques et ont aspergé toute la famille de lacrymogène. Quatre personnes ont été arrêtées et amenées au commissariat. Le père a fait une crise d'asthme à cause des policiers. Un rassemblement s'est improvisé devant le comico pour exiger la libération. Tous les quatre ont au final été relaxés. Deux flics prétendent subir une incapacité de travail à cause de la résistance, d'ailleurs tout à fait juste, de la part des proches.

Journaliste dégage – Quand une journaliste s'est pointée avec son cameraman sur la place Lemmens à Anderlecht, des personnes lui ont fait comprendre qu'elles ne voulaient rien savoir des médias. Quand elle a insisté, une autre personne est venue et lui a tiré dans le genou avec un pistolet à plomb, et alors les charognards de journaleux se sont cassés... pour ensuite aller pleurer sur les écrans que les gens ne veulent pas lui parler et ne veulent pas être filmés! Dégageons les journalistes, ce sont des laquais du pouvoir.

Remarquable – A Zaventem, près de l’aéroport, des inconnus ont mis le feu à des pneus, provoquant une colonne de fumée noire. On ne sait pas si les avions ont été perturbés, mais en tout cas, provoquer une grosse fumée à côté de l’aéroport serait certes une bonne idée et facile à réaliser pour empêcher par exemple une expulsion d’un sans-papiers.

Hors service – Les autorités ont désormais planté des parcmètres presque partout. Mais cette pratique d’extorsion de la population pour remplir les caisses de l’Etat se heurte aussi à une résistance diffuse. Une dépêche de presse racontait récemment comment des dizaines de parcmètres sur une même zone à Bruxelles (à Saint-Gilles en l’occurrence) avaient été sabotés en une même nuit. Une petite ballade nocturne, de la colle dans la fente, de la peinture sur l’écran, un bon coup de marteau, un petit feu en bas... les possibilités sont variées pour mettre hors service ces appareils de merde.

Feu aux prisons – Attaquer la prison, c’est aussi attaquer les rouages qui font tourner la machine à enfermer, comme par exemple les entreprises qui construisent et entretiennent les taules. A Paris à différents endroits, plusieurs véhicules appartenant à Eiffage, constructeur de prisons en Belgique, France et ailleurs, et à l’entreprise Vinci, également constructeur de prisons, ont été incendiés début octobre. Pour une liste des entreprises qui se font du fric sur le dos des prisonniers, allez voir par exemple sur www.lacavale.be